Grand piano des petits

Un antidote au «comment dégoûter les enfants» de la musique

C’est le casse-tête typique de la rentrée, inscrire nos têtes blondes à des activités extrascolaires, sportives ou artistico-culturelles. Mais à quoi s’affilier plutôt que d’attendre papa et maman à la garderie?

En tête des choix parentaux, censés correspondre aux aspirations (ou caprices) des enfants, il y a le foot, la danse, la gym, l’équitation et la musique. En ce dernier cas, le spot phare, c’est le piano… avec son passage obligé: le solfège. Une torture. Sauf que, désormais, une autre méthode existe, qui privilégie le plaisir à coups, non d’exercices, mais de personnages dont les aventures se partagent «dans un décor musical imagé et ludique » (il est question de maison à étages, d’escalier, de gâteau, de train, de reine, de chapeau).

En 17 leçons, l’enfant (à partir de 4 ans), d’emblée installé au piano – il joue donc dès la première leçon, «non pas avec le pouce, ce qui est douloureux, contre nature, mais avec les deux doigts forts, l’index et le majeur» – apprend le solfège sans même le savoir.
Et cette méthode, un opus de format rectangulaire de 70 pages (en français, incluant des comptines en luxembourgeois) merveilleusement illustrées par Maëlle Mursic, publié à Arlon chez Demdel, aujourd’hui en vente à Luxembourg dans les librairies Alinéa et Ernster, on la doit à Julia Belova, pianiste-concertiste (née en Russie) – six CD’s à son actif dont un rend hommage aux femmes compositrices du XIe au XXIe siècle – et pédagogue.

Julia donne des cours privés à Luxembourg depuis quinze ans et son livre, Le Grand Piano pour les tout petits, est vraiment «né d’une nécessité», l’académique «système du solfège imposant d’abord une technique en oubliant que l’enfant a la musique en lui-même. De même que l’on n’apprend pas à lire en répétant chaque lettre, il faut un contexte aux notes, apprendre les lignes. Quant à savoir combien vaut une noire ou une blanche, c’est une question absurde: moi, pour le rythme, j’utilise l’idée du wagon. Le dièse – ton et demiton –, on ne comprend pas non plus, mais une échelle, oui, un vol de libellule aussi. Je n’ai pas tout inventé mais j’ai synthétisé plusieurs méthodes, mixées à mes expériences…».